Vous avez probablement croisé comme moi au détour d’une lecture des statistiques sur les changements de vies professionnelles, les témoignages de reconversions extraordinaires qui font rêver tant le témoin a l’air épanoui.e.
D’ailleurs il n’est pas rare que dans de nombreux magazines nous trouvions à la fin de l’été des grandes enquêtes sur les français qui veulent changer de job au retour des vacances… que se passe-t-il pendant les vacances pour donner de telles envies de changement ? Eh bien la première chose c’est que souvent les vacances sont synonymes d’évasion, il y a une coupure nécessaire avec le quotidien ; et puis seconde chose, en général on « oublie » temporairement les soucis du boulot, donc il y a de la place sur votre disque dur, et votre esprit peut vagabonder…
Je me demande si ce phénomène se produit, en ce moment où les rythmes de travail pour beaucoup ont été chamboulés. Va-t-on assister à une recrudescence des changements de vie professionnelle ou de vie tout court ? Pourquoi pas… ! Un changement s’il est souhaité, muri, construit est dans la majorité des cas une réussite. Mais si le changement est provoqué en réaction à une gêne occasionnelle ou pour céder à l’effet de mode, la réussite pourrait être plus hasardeuse.
Et finalement qu’est le changement ? il y a 3 types :
– TYPE 0 : le temps qui passe, le changement qui ne nécessite aucun effort de notre part
– TYPE 1 : prévu ou imprévu, il est visible et un peu dérangeant, car il va exiger de notre part une stratégie d’adaptation : un changement de logiciel, de four…
– TYPE 2 : prévisible parfois mais le plus souvent imprévisible, il s’agit d’un grand bouleversement qui entraine un repositionnement, c’est que l’on appelle en coaching un moment de dissonance.
Un processus de changement commence par une fin, on se sent dans une forme d’inadéquation, et là, il va falloir savoir tourner la page. Mais avant que la transition s’amorce il y a souvent 2 temps, celui du désengagement qui est comme une période de retrait, de repli, et qui prive la personne de ses repères et de ses habitudes : c’est le moment des résistances. Et puis il y a le désenchantement qui est la prise de conscience que l’ancien monde a cessé d’exister mais sans avoir accès à une projection sur l’avenir : c’est le moment de la peur du vide.
Le plus souvent les changements s’imposent à nous (nous le vivons avec la crise sanitaire puis avec la crise économique qui va suivre), la difficulté que nous pouvons alors rencontrer « est moins l’absence de moyens intellectuels et techniques qui fait obstacle à la transformation de notre manière de penser et d’agir que l’énorme poids des traditions, des tabous, des idées acquises et des dogmes intouchables » Paul Watzlawick.
Pour faire face à un changement qui nous est imposé, il faut commencer par s’accorder quelques permissions :
– REMETTRE EN QUESTION : il ne s’agit pas automatiquement d’émettre des opinions négatives et encore moins des jugements ; cela vise plutôt à valider
le sens et l’opérationnalité du changement proprement dit. Il s’agit d’une mise en perspective.
– POSER DES QUESTIONS : pour que le changement s’opère il est nécessaire que le sens, l’objectif et les contraintes soient clairs. Faire émerger
les questions, c’est permettre au changement d’être intégré par l’ensemble des personnes concernées.
– IMAGINER : imaginer un « autrement », dans les petites choses concrétes comme dans des grandes idées collectives est une dynamique positive
pour l’organisation.
– AGIR : oser faire, s’autoriser l’action. Mettre en place quelque chose de nouveau n’est pas forcèment une réussite du premier coup. Considérer que
s’ouvre une « période d’essai et d’observation » c’est aussi engager chaque personne dans l’ultime mise au point.
– SE TROMPER : il a bien fallu tomber avant de tenir sur un vélo. L’erreur n’est pas un drame en elle-même, si elle se transforme en matériaux de construction. Le droit à l’erreur est indispensable.
On peut choisir un changement et le provoquer cela ne veut pas dire que ce sera facile, mais quelque fois la routine ne l’est pas non plus ! On peut subir le changement mais choisir de le vivre comme une opportunité malgré les difficultés ou les obstacles, il s’agit toujours de la construction d’une expérience. Ce dont je suis convaincue en tant que coach est que chacun dispose des ressources nécessaires pour y faire face (quelque soit l’ampleur du changement) ; mon rôle est de permettre à chacun de reconnaitre ses propres qualités et de les exploiter.